Homilies
Homélie du Nonce Apostolique Chapelle de la Nonciature Apostolique Dimanche,17 Mars 2019
Aujourd’hui, deuxième dimanche de Carême, nous avons un Évangile particulièrement beau, celui de la Transfiguration du Seigneur. 
 
L’évangéliste Luc met tout particulièrement en évidence le fait que Jésus se transfigura pendant qu’il priait : il fait une expérience profonde de relation avec le Père au cours d’une sorte de retraite spirituelle que Jésus vit sur une haute montagne en compagnie de Pierre, Jacques et Jean, les trois disciples toujours présents dans les moments de la manifestation divine du Maître.
 
Le Seigneur, qui avait peu avant préannoncé sa mort et sa résurrection, offre aux disciples une anticipation de sa gloire. Et dans la Transfiguration également, comme dans le baptême, retentit la voix du Père céleste : « Celui-ci est mon Fils, l’Élu, coutez-le». 
 
Par ailleurs, la présence de Moïse et Élie, qui représentent la Loi et les Prophètes de l’ancienne Alliance, est plus que jamais significative: toute l’histoire de l’Alliance est orientée vers Lui, le Christ, qui accomplit un nouvel «exode», non pas vers la Terre promise comme au temps de Moïse, mais vers le Ciel. 
 
L’intervention de Pierre : «Maître, il est heureux que nous soyons ici» (9, 33) représente la tentative impossible de prolonger cette expérience mystique. Saint Augustin commente : « [Pierre] […] sur la montagne […] avait le Christ comme une nourriture de l’âme. Pourquoi aurait-il dû descendre et retourner aux fatigues et aux douleurs, alors que là-haut il était empli de sentiments d’amour saint envers Dieu et qui lui inspirait ainsi une sainte conduite ?».
 
En méditant ce passage de l’Évangile, nous pouvons en tirer un enseignement très important. Tout d’abord, le primat de la prière, sans laquelle tout l’engagement de l’apostolat et de la charité se réduit à de l’activisme. Pendant le Carême, nous apprenons à donner le temps juste à la prière personnelle et communautaire, qui donne un souffle à notre vie spirituelle. 
 
En outre, la prière n’est pas une façon de s’isoler du monde et de ses contradictions, comme aurait voulu le faire Pierre sur le Thabor, mais l’oraison ramène sur le chemin, à l’action. « 
 
L’existence chrétienne consiste en une ascension continue du mont de la rencontre avec Dieu pour ensuite redescendre, en portant l’amour et la force qui en dérivent, de manière à servir nos frères et sœurs avec le même amour que Dieu.
 
Invoquons l’intercession de la Vierge Marie : qu’elle nous aide tous à suivre toujours le Seigneur Jésus, dans la prière et dans la charité des œuvres.